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comment les Suisses surveillent la montagne en temps réel

In Business
juin 06, 2025

Avec ses jumelles, il observe l’amas de débris de 9 millions de mètres cubes qui a recouvert le village [valaisan] de Blatten, un vélo tout-terrain à ses pieds. Géomorphologue, Christophe Lambiel travaille pour l’université de Lausanne. Dans le Lötschental, il cherche ce qu’il n’a pas pu voir sur les images aériennes, dans les médias ou sur les webcams qu’il a visionnées en direct ces dernières semaines.

Devant la barrière bloquant l’accès au fond de la vallée, il glisse cette précision :

“L’année passée, une caméra a été installée pour surveiller le glacier suspendu d’à côté, qui ne porte pas de nom. Finalement, il n’a pas posé de problème et il a même résisté aux événements du 28 mai. Ça montre la complexité de ces phénomènes.”

Pour ce spécialiste du permafrost, “il est presque impossible de modéliser pareil événement dans le détail. L’effondrement du glacier presque entier était imprévisible.” Il faut remonter à 1881 pour trouver un éboulement aussi destructeur en Suisse, à Elm.

Il compare le phénomène à ceux du Piz Cengalo, qui a coûté la vie à huit personnes dans la région de Bondo [en 2017], et du Piz Scerscen, survenu dans une région inhabitée [en 2024]. Il soupire : “Je suis conscient qu’il y a un homme porté disparu, mais je crois que les spécialistes ont sauvé 300 personnes, et que les systèmes de surveillance sont efficaces.”

Caméras et bornes GPS

Sur le versant qui fait face à celui de la catastrophe, des dizaines d’appareils scientifiques jalonnent la petite route qui mène à la station de Lauchernalp. Au-dessus de Wiler, perchée au sommet d’un mât, une caméra scrute la [rivière] Lonza. Il s’agit de l’un des instruments utilisés pour la surveillance de la masse d’éboulis. “Nous sommes allés l’installer vendredi [30 mai]”, explique au téléphone Martin Bochud, ingénieur chez Geoazimut, une entreprise fribourgeoise mandatée par l’État du Valais.

Appelés dans l’urgence de la catastrophe, ses collaborateurs [devaient encore revenir mercredi 4 juin] pour consolider l’ancrage de l’appareil.

“C’est une caméra qui peut être consultée à distance en cas d’alerte pour observer le comportement du front de l’éboulement. Nous avons également été sollicités pour mesurer le niveau du lac qui s’est formé en amont de l’éboulement, et y avons installé trois