“Vêtues de collants colorés, le front maculé de trois traits de cendre blanche et d’un tilak, les sœurs Purva et Prapti Shivram Kinare se contorsionnent et se plient de manière apparemment impossible”, décrit The Indian Express. “Devant elles, plus d’une douzaine d’officiels – juges, membres du jury et un régisseur – regardent attentivement leurs écrans d’ordinateur portable pour observer cette démonstration de flexibilité stupéfiante.”
Les deux jeunes femmes sont des athlètes de yogasana. Elles pratiquent l’un des plus récents sports inscrits aux Jeux nationaux d’Inde, dont la compétition se déroulait du 31 janvier au 4 février, à Almora, dans la région himalayenne de l’Uttarakhand.
Règles techniques mises en place
Le yogasana met l’accent sur l’aspect physique du yoga. Les athlètes doivent exécuter des postures yogiques et sont jugés sur leur équilibre, leur contrôle, leur flexibilité et leur endurance.
Cette activité jusqu’alors confinée aux parcs communautaires, aux maisons, aux studios de yoga et aux petites compétitions locales a pris de l’ampleur au cours des deux dernières années. Elle a été reconnue comme sport de compétition en 2020, et le Yogasana Bharat, l’organe directeur de ce sport en Inde, est devenu membre associé de l’Association olympique indienne en 2021. Le quotidien indien explique :
“L’Inde plaide également pour que le yoga, tout comme le cricket T20, le kabaddi, les échecs, le squash et le kho kho, soient inclus dans les Jeux olympiques de 2036, que le pays espère pouvoir accueillir.”
Il y a cinq ans encore, le yogasana n’avait pas de système de gouvernance centralisé. Au lieu de cela, plus de 200 associations de yoga disparates fonctionnaient en parallèle à travers le pays, organisant des démonstrations et des compétitions à petite échelle.
Avec la reconnaissance par le gouvernement du yoga en tant que sport de compétition, en 2020, un système de points actualisé et clairement défini a été créé pour chaque asana (position), “les athlètes ont commencé à concourir dans des justaucorps semblables à ceux des gymnastes et la taille des tapis a été normalisée”.
Un engouement qui touche d’autres pays
Les officiels classent également les athlètes selon leur maquillage, leurs expressions faciales ou encore les motifs dessinés sur les costumes. Les formations en pyramide humaine élèvent le niveau de difficulté d’un cran. Plus la surface couverte par les athlètes sur le tapis est grande, plus le nombre de points est élevé.
Aux Jeux, les épreuves de yogasana sont clairement définies : traditionnel, artistique individuel, artistique en couple, artistique en groupe et rythmique en couple. Il y a au moins cinq catégories : flexion avant, flexion arrière, torsion du corps, équilibre des jambes et équilibre des mains.
“Après que le gouvernement a officiellement reconnu le yogasana comme un sport de compétition, en 2020, il y a eu un boom, non seulement en Inde, mais aussi dans le monde entier. Plus de 12 pays, dont la Zambie et la Tanzanie, ont organisé une compétition nationale”, explique à l’Indian Express Rohit Kaushik, membre du comité exécutif du Yogasana Bharat.
Et “ce sport naissant a déjà ses vedettes”. Comme Purva et Prapti, qui ont remporté plusieurs médailles aux Jeux nationaux.