En Russie, la liste des médicaments introuvables s’allonge. Antibiotiques, anticancéreux, insuline, traitements contre l’épilepsie, la migraine, la tuberculose, le VIH ou encore le paludisme : “En un an, 134 médicaments dits ‘essentiels’ ont disparu des rayons de pharmacie”, révèle le média en exil Novaïa Gazeta Europe. “Depuis le début de la guerre en Ukraine, plusieurs entreprises pharmaceutiques étrangères ont restreint leurs livraisons à la Russie”, explique le journal d’investigation. S’y ajoute la politique de substitution aux importations, qui accentue le phénomène en privant la population de nombreux médicaments fabriqués à l’étranger.
Pour pallier ces ruptures, les Russes se tournent massivement vers des canaux clandestins. Sur Telegram, la revente illégale de médicaments est en hausse : l’année dernière, 1 280 traitements y ont été recherchés, faute de disponibilité en pharmacie. En 2021, ces groupes d’échange étaient peu nombreux – cinq seulement. Ils sont passés à seize en 2022, puis à quarante-trois en 2024, constate Novaïa Gazeta Europe.
La pénurie a atteint un point critique, au point que le sujet s’est invité dans l’émission télévisée annuelle Les Résultats de l’année avec Vladimir Poutine, qui a reçu 2,5 millions