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Le Venezuela convoque des élections législatives et régionales le 27 avril, boycottées par l’opposition

- Monde
janvier 28, 2025

Le Conseil national électoral (CNE) vénézuélien, considéré comme propouvoir, a fixé la date des prochaines élections législatives et régionales au 27 avril. « Conformément à notre obligation constitutionnelle (…), un processus électoral » pour des législatives et des régionales aura lieu le « 27 avril 2025 », a annoncé le CNE, dans un communiqué publié lundi 27 janvier. L’opposition, qui revendique la victoire à la dernière présidentielle, a déjà fait savoir qu’elle les boycotterait.

Cette annonce survient deux semaines après l’investiture, le 10 janvier, pour un troisième mandat, du président, Nicolas Maduro, qui a promis une réforme constitutionnelle sans donner de détails. La cheffe de l’opposition, Maria Corina Machado, avait déjà annoncé, le 19 janvier, que l’opposition boycotterait ces scrutins. « L’élection [présidentielle] a eu lieu le 28 juillet. Ce jour-là, le peuple a choisi (…). Le résultat doit être et sera respecté. Tant que ce résultat n’est pas entré en vigueur », l’opposition ne participera pas « à des élections, quelles qu’elles soient ». « Aller voter encore et encore, sans que les résultats soient respectés, ce n’est pas défendre le vote, c’est dévoyer le vote populaire », concluait-elle.

Nicolas Maduro, fort du soutien de l’armée et d’une administration aux ordres, a prêté serment le 10 janvier pour un nouveau mandat de six ans lors d’une cérémonie qualifiée de « coup d’Etat » par son rival, Edmundo Gonzalez Urrutia, en exil, qui se considère le président élu et a appelé l’armée à « désobéir ».

Des résultats contestés

Le président socialiste a été proclamé vainqueur de la présidentielle de juillet 2024 avec 52 % des voix par le CNE, qui n’a cependant pas publié les procès-verbaux des bureaux de vote comme le prévoit la loi, se disant victime d’un piratage informatique. Une explication jugée peu crédible par de nombreux observateurs. L’opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, assure que son candidat, M. Gonzalez Urrutia, a obtenu plus de 67 % des voix lors du scrutin. La répression des manifestations qui ont suivi l’annonce de la victoire de M. Maduro a fait 28 morts et environ 200 blessés, et plus de 2 400 personnes ont été arrêtées.

Sa victoire n’a pas non plus été reconnue par une grande partie de la communauté internationale. Les Etats-Unis ont dénoncé, le 10 janvier, un « simulacre » et « une inauguration présidentielle illégitime », annonçant de nouvelles sanctions contre Caracas conjointement avec le Canada, le Royaume-Uni et l’Union européenne. M. Maduro n’a « aucune légitimité démocratique », avait réagi, pour sa part, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

Après la cérémonie d’investiture, le secrétaire général de l’ONU a, lui, demandé, par la voix de son porte-parole, Stéphane Dujarric, la libération de toutes les personnes « détenues arbitrairement (…), y compris des personnalités de l’opposition, journalistes et défenseurs des droits humains, depuis l’élection présidentielle du 28 juillet [2024] ». L’ONG Foro Penal, qui documente les détentions politiques, avait rapporté peu avant avoir recensé début de l’année « 49 arrestations à des fins politiques ».

Le Monde avec AFP

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