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L’OTAN, cible commode pour masquer les déficiences de la défense européenne

- Monde
mars 11, 2025

La sécurité des frontières et la protection du sol européen dépendent principalement de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), qui remplit cette fonction depuis sa création en 1949. Malgré ses 76 ans d’existence, cette alliance militaire, la plus ancienne au monde, est souvent mal comprise ou mal interprétée par le public européen et, potentiellement, par certains de ses dirigeants. Les déclarations choc de Donald Trump menaçant de se retirer de l’OTAN ont certes provoqué un émoi, mais les problèmes actuels de l’OTAN sont également le résultat d’une longue période d’indécision de la part des nations européennes.

De nombreux mythes entourent la perception européenne de l’OTAN, certains découlant d’une méconnaissance historique. L’OTAN est parfois décrite comme un outil de l’impérialisme américain, alors que ce sont les Européens, en particulier les Français, qui ont été les instigateurs de sa création, allant jusqu’à convaincre les États-Unis, qui en 1945 envisageaient plutôt de démobiliser et de rapatrier leurs troupes.

Concernant l’article 5 du traité de Washington, qui traite de la solidarité entre les membres de l’Alliance, un malentendu persiste. Au moment de sa rédaction, les Européens souhaitaient garantir une intervention automatique des États-Unis en cas d’attaque soviétique, ce que les Américains ont refusé. La formulation adoptée stipule que chaque membre de l’OTAN doit réagir ‘en prenant aussitôt, individuellement et d’accord avec les autres parties, telle action qu’il jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée’. Cela n’implique pas une intervention militaire automatique ou obligatoire.

En réalité, l’article 42.7 du traité de Lisbonne, adopté en 2007 par l’Union européenne, offre une protection supérieure en stipulant que les pays de l’UE sont tenus d’assister un État membre victime d’une agression armée avec tous les moyens à leur disposition. Malgré cela, la Suède et la Finlande ont récemment demandé à rejoindre l’OTAN, même si elles bénéficiaient déjà de la protection de cet article de l’UE. La question de la confiance entre les partenaires européens et de la capacité à mobiliser des moyens concrets demeure essentielle.