8 views 3 mins 0 comments

Hichem Ajbouni critique la justice sous le règime de Kaïs Saïed

- Tunisie
janvier 12, 2025

Le dirigeant au sein du parti Attayar, Hichem Ajbouni, a publié dimanche 12 janvier 2025, un texte virulent sur les réseaux sociaux dénonçant la gestion autoritaire et arbitraire de la justice sous la présidence de Kaïs Saïed. Dans son message, il dresse un tableau sombre de l’état de la justice en Tunisie, qu’il considère comme instrumentalisée à des fins politiques.  

Hichem Ajbouni commence par rappeler les décisions controversées prises par le chef de l’État depuis le 25 juillet 2021. «Vous avez limogé des juges, ignoré les décisions du Tribunal administratif annulant ces révocations, dissous le Conseil supérieur de la magistrature élu pour le remplacer par un organe désigné. Et, après deux ans, vous avez enfin procédé à un mouvement judiciaire, mais sans rétablir l’indépendance ». Et d’ajouter, que même ce conseil nommé par décret est aujourd’hui paralysé en raison de l’absence de nominations pour combler les postes vacants, ce qui permet au ministère de la Justice de s’immiscer dans les affaires judiciaires à travers des circulaires et des mutations abusives.

Hichem Ajbouni poursuit ses propos évoquant ce qu’il considère comme un règne d’injustice généralisée. « Jamais dans l’histoire récente de la Tunisie nous n’avons connu une telle oppression », s’indigne-t-il. Il accuse le pouvoir en place de distribuer l’injustice de manière équitable à toutes les catégories, politiciens, journalistes, militants de la société civile, fonctionnaires publics, syndicalistes et blogueurs.

Dans ce contexte, il cite plusieurs affaires emblématiques dont notamment, le dossier de l’affaire de complot contre la sûreté de l’État, les cas de personnalités publiques comme Mohamed Boughalleb, Sonia Dahmani, Mourad Zeghidi, Borhen Bsaies, ou encore Chadha Haj Mbarek ainsi que les dossiers de militants de la société civile, tels que Sheryfa Riahi et Saâdia Mosbah. 

Par ailleurs, Hichem Ajbouni s’est interrogé sur les promesses non tenues du président, notamment l’absence d’une Cour constitutionnelle malgré l’adoption d’une nouvelle Constitution écrite sur mesure. «Vous reprochiez à vos prédécesseurs leur retard dans l’établissement de cette cour. Pourquoi ne l’avez-vous pas instaurée après plus de deux ans ? […] Quelle est la différence entre la décennie noire et la décennie rose promise par votre pouvoir ?».

Hichem Ajbouni conclut son statut par un appel direct au président Saïed à ouvrir les yeux sur les injustices flagrantes qui ternissent son mandat.

S.H