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Ce que révèlent les mails compromettants entre Jeffrey Epstein et le prince Andrew

Ce que révèlent les mails compromettants entre Jeffrey Epstein et le prince Andrew


Nouveau rebondissement dans l’affaire Epstein. Désormais appelé Andrew Mountbatten Windsor, le frère du roi Charles III est touché par un (nouveau) scandale après la publication, vendredi 31 octobre, d’une correspondance avec le criminel sexuel aujourd’hui décédé, datant de 2010. « Il serait bon de se revoir en personne » avait écrit l’ex-monarque après la libération de Jeffrey Epstein. Selon The Guardian, l’échange de mails provient de documents judiciaires déclassifiés, dans un dossier de 2023 opposant les îles Vierges américaines à JP Morgan.

Emprisonné en 2009 pour avoir sollicité les services sexuels d’une mineure, le financier déchu avait suggéré à Mountbatten Windsor, le 15 avril 2010, de rencontrer l’ancien dirigeant de JP Morgan Jes Staley, qui a été banni à vie du secteur bancaire britannique en juin pour avoir trompé l’autorité de surveillance sur sa relation avec Epstein.

Mountbatten Windsor a répondu qu’il ne serait pas au Royaume-Uni, mais qu’il « s’assurerait de rencontrer [Staley] prochainement lors d’un autre voyage ». « Je n’ai pas non plus l’intention de passer à New York dans l’immédiat, mais je pense que je devrais le faire prochainement. Je vais voir si je peux trouver quelques jours avant l’été », avait-il ajouté.

La même année, une photo des deux hommes était prise dans Central Park à New York. En 2019, le désormais ex-prince expliquait dans une interview de la BBC que le « seul but » de cette visite était de rompre tout contact avec Jeffrey Epstein. Il l’avait ainsi rencontré en personne pour ne pas annoncer la nouvelle « par téléphone », considérant cette méthode comme « lâche ». « Je voulais m’assurer, si je devais aller le voir, qu’il y avait suffisamment de temps après sa libération, car je n’étais pas pressé. Mais je devais aller le voir. (…) Je devais lui parler », avait déclaré Andrew Mountbatten Windsor.

Mais il semblerait que leur relation n’ait pas pris fin. D’autres documents judiciaires publiés en janvier ont révélé qu’un « membre de la famille royale britannique » avait envoyé un courriel à Epstein, en disant : « Restons en contact et on se revoit bientôt  ! ». Les suspicions sur l’identité du membre évoquent l’ancien duc.

Une commission du Congrès américain enquête sur l’affaire

Jeffrey Epstein a été emprisonné en juillet 2019 pour trafic sexuel de mineures. Il a été retrouvé pendu dans sa cellule le 10 août. C’est en 2015 que Virginia Roberts Giuffre, l’une des premières victimes de Jeffrey Epstein, porte plainte en Floride. Elle affirme avoir été contrainte par le pédocriminel à avoir des relations sexuelles avec plusieurs hommes, dont le prince Andrew par deux fois en 2001, quand elle avait 17 ans.

En 2022, l’ex-prince avait conclu un accord financier avec elle pour mettre fin à des poursuites aux États-Unis, rejetant toujours ces accusations. La publication le mois dernier de l’autobiographie de Virginia Giuffre à titre posthume, Nobody’s Girl – la femme s’est suicidée en avril à l’âge de 41 ans – n’a fait qu’alimenter la polémique. Une commission du Congrès américain enquête toujours sur l’affaire.

Le jeudi 30 octobre, le roi Charles III a pris la décision de priver Andrew de ses titres, une mesure destinée à permettre au palais de Buckingham de contenir l’impact des scandales à répétition entourant l’ex-duc. Mis au ban de la famille royale à Sandringham, dans un vaste domaine privé du souverain, « il a été envoyé […] dans l’équivalent royal de la Sibérie », a résumé le biographe royal Robert Hardman sur la BBC. On peut naître prince, mais on tombe toujours seul.