Son regard se fige. À ses pieds, elle découvre, couché dans l’herbe, le panneau du secteur frontalier. « Zone frontière, entrée interdite sans autorisation », y lit-on. Elle se penche. Le poteau a été scié à la base. Des traces de pas mènent jusqu’au bord du lac, à quelques mètres de là. « Que se passe-t-il ? interroge-t-elle. Il faut que je prévienne les gardes-frontières. »
Dans la région de la ville finlandaise de Parikkala, à quatre heures de route d’Helsinki, Saara Wilhems, 47 ans, vit aux avant-postes, tout près de la frontière russe. De son cottage en bois, elle voit la Russie sur la rive opposée. Et, lorsqu’elle sort de son sauna pour se plonger dans l’eau glacée, elle veille à ne pas s’éloigner : la frontière coupe le lac en deux. Aux jumelles, on ne distingue aucune habitation…

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