Plusieurs milliers de personnes ont manifesté jusqu’aux abords du Groupe chimique tunisien (GCT) mercredi soir à Gabès aux cris de « Le peuple veut le démantèlement des usines ! ». Face à elles, les grands bâtiments de transformation de phosphate ont vite été dissimulés par un nuage opaque de gaz lacrymogènes, tiré en quantité par la police. Jamais depuis le début des manifestations dans la grande ville du sud samedi 11 octobre, la foule n’avait été aussi dense.
La veille, à quelques encablures de là, plus de 120 personnes ont été intoxiquées, dont de nombreux adolescents qui étaient en classe dans leur collège de Chott Essalem. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des jeunes gens inconscients, portés à bout de bras par les pompiers ou transportés dans une ambulance avec des masques à oxygène sur le visage. Sur Internet, les Tunisiens marquent désormais leur indignation avec le hashtag « Nous sommes tous Gabès ».
Il s’agit du deuxième incident du genre au collège de Chott Essalem en moins d’une semaine et la dernière d’une longue liste d’intoxications que les habitants imputent à des fuites de gaz provenant des usines du GCT.

Partager :